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Qu'est-ce que l'alchimie ?
L'Alchimie : L'Art Ancien de la Transmutation et la Quête de l'Immortalité
L’alchimie est une pratique ancienne qui mêle la chimie, la physique, l’astrologie, l’art, la métallurgie, la médecine, la mystique et la religion. Elle est principalement célèbre pour ses efforts de transformation de métaux de base en métaux précieux (tels que le plomb en or) et pour sa recherche de la pierre philosophale ou « grand œuvre », une substance mythique supposée permettre la transmutation et l’immortalité des métaux.
Outre la transmutation des métaux, l’alchimie poursuivait des objectifs largement thérapeutiques, comme la recherche de l’élixir d’immortalité et de la Panacée, un remède universel. Cet aspect thérapeutique souligne l’influence significative de la médecine arabe sur les débuts de l’alchimie. Par ailleurs, certains alchimistes se focalisaient plus sur la transformation intérieure, c’est-à-dire l’éveil spirituel, plutôt que sur l’interprétation littérale des textes hermétiques, souvent remplis de symboles et d’allégories dissimulant leur véritable sens aux non-initiés.
La Quête de la Pierre Philosophale : Voies Sèche et Humide en Alchimie
Le Grand Œuvre, objectif majeur des alchimistes, visait à obtenir la pierre philosophale. Cette dernière, réputée pour sa capacité à réaliser la « projection » – c’est-à-dire transformer les métaux moins nobles en or – nécessitait le travail sur une substance fondamentale, connue sous le nom de Materia Prima ou Première Matière. Pour parvenir à cette pierre, les alchimistes avaient développé deux méthodes principales : la voie sèche et la voie humide. Traditionnellement, la quête de la pierre philosophale se faisait par la voie humide, une méthode plus ancienne. En revanche, la voie sèche, apparue plus tardivement, est caractérisée par l’usage de températures élevées. Selon l’écrivain Jacques Sadoul, tandis que la voie sèche nécessite des températures élevées, la voie humide, bien que plus longue (pouvant durer trois ans), présente moins de risques.
Le processus alchimique est traditionnellement divisé en trois phases principales, identifiables par le changement de couleur de la matière traitée. Chacune de ces phases correspond à un type spécifique de manipulation chimique : la calcination, qui mène à la couleur noire; le lessivage suivi de la réduction, aboutissant à la couleur blanche; et enfin l’incandescence, qui conduit à la couleur rouge. Néanmoins, certains alchimistes ont proposé une division plus détaillée de la phase blanche en deux étapes distinctes : une phase de lessivage blanc et une phase de réduction jaune. Cette subdivision conduit à une conception en quatre phases (noir, blanc, jaune, rouge) plutôt qu’en trois (noir, blanc, rouge).
L' Alchimie : Au-Delà de la Transmutation, un Art Thérapeutique
Le concept d’élixir, associé à des propriétés médicinales et à la quête de la pierre philosophale, a été introduit en Occident par les Arabes. Selon une célèbre légende, l’alchimiste Nicolas Flamel aurait découvert l’élixir de jeunesse et l’aurait utilisé pour prolonger sa propre vie ainsi que celle de sa femme, Pernelle. La « quintessence » est une autre notion clé en alchimie, désignant une substance obtenue en distillant de l’alcool de nombreuses fois. On croyait que l’extraction de la quintessence du vin, combinée à l’or, pouvait promouvoir la santé et la longévité. Au XVIe siècle, Paracelse, un alchimiste réputé, a rejeté l’idée de transmutation des métaux comme finalité de l’alchimie, se concentrant plutôt sur ses applications thérapeutiques. Aujourd’hui, plusieurs entreprises pharmaceutiques s’inspirent encore des remèdes élaborés par Paracelse.
Origine et histoire de l'alchimie
Les Racines de l'Alchimie : Un Voyage à Travers les Cultures et les Époques
Les origines de l’alchimie remontent aux pratiques ancestrales des Égyptiens, où elle était intimement liée à la métallurgie et à la médecine. Le terme « alchimie » lui-même tire sa racine de « Al-Kimia », une expression faisant référence à l’Égypte ancienne. Parallèlement, dès l’ère des Royaumes combattants en Chine, la quête de l’immortalité constituait un pilier central de la culture antique chinoise. Les dirigeants de cette période valorisaient grandement les pratiques des magiciens et des immortels, qui partageaient des similitudes notables avec l’alchimie. En Chine, un ensemble structuré de connaissances alchimiques commence à se former dès le IIe siècle avant notre ère.
En Inde, la Rasâyana, traduite littéralement par « chemin du mercure » et l’une des huit branches de l’Ayurveda, représente l’équivalent de l’alchimie. Cette discipline se concentre sur la création d’un élixir de longévité, connu sous le nom d’Ausadhi. De plus, de nombreux auteurs ont tracé des liens entre l’alchimie et les pratiques shivaïques et tantriques. Dans cette optique, Shiva est associé au principe actif similaire au soufre, tandis que Shakti représente le principe passif, équivalent au mercure. Le corps, dans la tradition tantrique, est désigné comme Siddha-rûpa, ou « corps de diamant-foudre », une idée qui évoque le « corps de gloire » de l’Ars Magna en Occident.
L’alchimie a également connu un essor significatif dans le monde islamique au Moyen Âge, avec des figures éminentes telles que Jabir ibn Hayyan, avant de se répandre en Europe durant la Renaissance. Là, elle a influencé des penseurs de renom comme Paracelse, marquant ainsi son empreinte sur le développement de la science et de la pensée occidentales.
Mont-Saint-Michel alchimique
Tout au long du parcours, on observe des marqueurs alchimiques notamment dans l’abbaye. Ces éléments qui rappellent la quête de la pierre philosophales, mais aussi de son voyage intérieur pour trouver sa propre lumière.
Le chœur
Le chœur effondré en 1421 fut remplacé par un chœur gothique flamboyant à la fin du Moyen Âge. Le sol du chœur est composé de 3 couleurs : le noir, le blanc et le rouge. C’est trois couleurs représente les 3 étapes de la quête de la pierre philosophale. Jusqu’au XIXème siècle, le chœur était d’ailleurs surnommé « le grand œuvre ».
Le noir représente la décomposition de la matière. Pour l’homme, sa remise en question, la prise de conscience de ses passions.
Le blanc, c’est la recomposition de la matière purifiée et alignée. Pour l’homme, accepter l’autre sans jugement, devenir bon humble et altruiste.
Le rouge représente la lumière, la pierre philosophale. Pour l’homme, l’illumination et le bonheur.
Le cloître
Au milieu du déambulatoire, nous pouvons observer un dragon mangeant du raisin. Le feu et la vigne peuvent faire penser à la distillation. Puis un peu plus loin, en face de la porte qui mène au réfectoire, un homme vendange. C’est la quête du vin qui rend divin. C’est la croisée des 4 éléments : le feu du soleil, l’air pour la fermentation, , l’eau et la terre pour pousser. On re trouve le même procédé pour le pain. Le pain représente les 4 éléments du bas et le vin les 4 éléemnts du haut. Pour le sceller; il faut du sel. C’est pour cette raison qu’on retrouve souvent dns la liturgie le pain, le vin et le sel.
La chapelle Sainte-Madeleine
Tout comme dans le chœur, le sol de l’autel de la chapelle Sainte-Madeleine comporte un pavé mosaïque aux couleurs du « grand œuvre » (noir, blanc, rouge).
La salle des pilliers
La crypte des gros piliers est composée de 8 piliers qui soutiennent le choeur gothique.
Au centre de ces pilliers se trouve un mosaique dont l’anneau extérieur se divise en douze parties. C’est la superposition des 4 symboles des éléments (le feu, l’air, l’eau et la terre). Deux points en haut et deux points en bas. L’anneau moyen est divisé en 6 parties. Si on relie les lignes, un scea-De Salamon apparaît. Le disque du centre se partage en deux parties. Une noire et une blanche. La cohabitation pacifique des deux natures.